Quatre jours après la chute du président guinéen Alpha Condé, les réactions viennent de partout. Si certains condamnent le coup d’état, d’autres s’en réjouissent. C’est le cas du célèbre écrivain Thierno Monenembo. Invité mercredi sur Radio France Internationale, il applaudit le coup d’état et fait des recommandations à la junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya.

Soulagement ! C’est le terme utilisé par Thierno Monénembo pour qualifier le coup d’état du 5 septembre dernier. Pour lui, le régime d’Alpha Condé était devenu insupportable.

« Je suis très satisfait de cette chute, je l’espérait même si c’est intervenue un peu subitement. C’est une belle surprise et les gens sont soulagés. Parce que ce régime était devenu absolument insupportable. La répression avait atteint son paroxysme, l’injustice sociale flagrante, l’impasse institutionnelle était telle qu’on ne savait plus à quel sain se vouer…. Il fallait vraiment quelqu’un pour débloquer un peu la situation », s’est-il réjouit.

En ce qui concerne l’ancien président encore dans les mains des militaires, l’écrivain pense qu’il ne faut pas lui faire subir le sort qu’il a reservé à ses opposants, mais demande qu’il passe devant une juridiction.

« Il faut qu’il justifie sa gestion, il faut qu’il s’explique sur la répression sauvage qui a causé des centaines et des centaines de morts depuis qu’il est au pouvoir », fait savoir l’auteur de « Les Crapauds brousses ».

Thierno Monémbo observe la transition avec beaucoup d’inquiétude car selon lui, elle n’a toujours pas été heureuse. Mais il faut espérer, dit-il. C’est pourquoi il demande à la junte de ne pas tomber dans les mêmes erreurs du passé et de négocier avec tout le monde.

« Ils (les militaires NDLR) doivent négocier et discuter avec toutes les forces vives de la nation notamment les partis politiques, les syndicats, la société civile et les forces religieuses. Moi je souhaite un gouvernement où le président et le premier ministre seraient des civils, le ministre de la défense nationale militaire, des gouverneurs de régions militaires et des préfets civils etc. Les militaires tous seuls ne peuvent rien faire, il faut tout le monde », conseille l’écrivain.

Et de conclure : « Si le Lieutenant-colonel Mamady Doumbouya arrive à réussir cela, il sera l’une des grandes figures de notre histoire. Mais s’il veut imiter Sékou Touré, Lansana Conté, Dadis Camara, Sékouba Konaté ou Alpha Condé, il va finir comme eux, dans la boue. »

Facely Konaté