Un conseil mixte composé de civils et de militaires censé assurer la transition vers un pouvoir civil a été mis en place mardi 20 août, avec deux jours de retard. Présidé par les militaires au pouvoir dans un premier temps, il passera sous le contrôle des civils dans deux ans.
La transition du Soudan vers un pouvoir civil s’est mise en route, avec deux jours de retard, avec l’annonce mardi 20 août au soir de la formation du Conseil souverain qui doit la piloter pendant un peu plus de trois ans.
Le Conseil sera présidé pendant 21 mois par l’actuel chef du Conseil militaire de transition, le général Abdel Fattah al-Burhane, qui sera investi mercredi à 09 h GMT, a indiqué un porte-parole des généraux au pouvoir.
Onze membres
Cet organe, qui compte une majorité de six civils et cinq militaires, doit superviser la période censée permettre au Soudan de tourner la page de trois décennies de règne du général Omar el-Béchir, l’ex-président destitué le 11 avril à l’issue de mois de manifestations dans tout le pays.
La liste des 11 membres du Conseil a été annoncée dans une allocution télévisée par Chamseddine Kabbachi, un porte-parole du Conseil militaire de transition, au pouvoir depuis l’éviction d’Omar el Béchir.
Promise pour dimanche en vertu d’un accord historique de transition entre les généraux et la contestation, l’annonce de la composition du Conseil avait été retardée. Ce report a été demandé par les Forces pour la liberté et le changement (FLC), issues de la principale organisation du mouvement de protestation, ont indiqué les militaires au pouvoir, en raison de désaccords au sein de la contestation.
Un gouvernement annoncé la semaine prochaine
Un civil prendra le relais du général Burhane à la tête du Conseil souverain pour les 18 mois de transition restants.Selon les termes initiaux de l’accord de transition, le Conseil devait indiquer mardi s’il valide comme Premier ministre le candidat présenté par la contestation, l’économiste et ancien collaborateur de l’ONU Abdallah Hamdok. Sa confirmation devrait être annoncée mercredi.
Il devra ensuite former un gouvernement dont la composition doit être annoncée le 28 août et qui s’attellera à la tâche, ardue, de redresser une économie exsangue et de pacifier un pays marqué par plusieurs conflits internes, notamment au Darfour (ouest). Un Parlement de transition sera également constitué.
Malgré l’euphorie engendrée par la signature officielle de l’accord de transition samedi, un malaise est palpable dans le camp des protestataires en raison notamment de l’omniprésence de Mohamed Hamdan Daglo, le chef d’une redoutée force paramilitaire accusée d’être impliquée dans la répression de la contestation.
Ce dernier est également numéro deux du Conseil militaire de transition qui avait pris la succession d’Omar el Béchir et a été nommé mardi au Conseil souverain.
Plus de 250 personnes sont mortes depuis le début des manifestations du 19 décembre au Soudan, dont 127 le 3 juin lors de la dispersion d’un sit-in devant le siège de l’armée, selon un comité de médecins proche de la contestation.
Avec Ouest-France
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