Les responsables des différentes structures du RPG arc-en-ciel en Guinée forestière ne sont pas du tout contents de la gestion du parti. Ils l’ont fait savoir ce mercredi 15 juillet 2020 lors de la convention régionale qui se tient à la maison des jeunes de N’zérékoré.

« Les responsables et militants des premières heures du parti ont le sentiment aujourd’hui qu’ils sont oubliés et abandonnés par le président (Alpha Condé NDLR) qui n’a plus leur temps. Tout est au profit des nouveaux militants désormais. Le président enrichit l’opposition et la prépare à la victoire contre la mouvance. Cela est frustrant et vue d’un très mauvais œil par les représentants des structures qui tirent le diable par la queue, à l’œuvre sous le soleil et la pluie sans budget garantie pour les activités de terrain. Les jeunes du RPG arc-en-ciel ont le sentiment que le souci de l’emploi qui est le leurs n’est pas partagé par leur guide. L’emploi jeune a pris du recul depuis la fermeture des sociétés ministères de Zogota et de Simandou dans la région. L’exclusion financière frappe les petits paysans (agriculteurs, éleveurs ) qui n’ont point accès aux banques de la place, mais plutôt aux usuriers exploiteurs », a dénoncé Alphonse Touama Guémou, le porte-parole de la coordination régionale.

Et d’ajouter : « Le manque de suivi des actions de développement menées par le gouvernement dans le pays profond est un mal à guérir. C’est le cas par exemple des lampadaires dont l’installation dans nos villes et campagnes avait donné espoir et fait beaucoup de biens aux braves populations. Mais ces lampadaires, malheureusement, sont restés sans entretien et se sont éteints l’un après l’autre sans la moindre réaction des services compétents et des bénéficiaires. Pour quoi ça ? Les cadres du partis à la base ne reçoivent pas la faveur des nominations à des postes de hauts niveaux. Pourtant, à compétence égale, avantage égal où tout au moins semblable pour une meilleure valorisation des ressources humaines. »

Poursuivant, M. Guémou a au nom de ses pairs dénoncé l’inaction des membres du bureau politique national qui, selon lui, ne sont pas en contact avec la base.

« Le bureau politique national devrait améliorer la fréquence de ses contacts avec la base. Mais les contacts sont rares. Pour quelles raisons ? La politique c’est le terrain. Quelles stratégies envisage le bureau politique pour demeurer sur le terrain en permanence ? Comme leurs agents des structures déconcentrées, les ministres de la République ne réalisent pas très souvent que nos sorts sont liés. Ils n’écoutent pas la base, ils n’entretiennent aucune relation de conseils, d’informations, de partage de point de vue avec elle. Les ministres nous affaiblissent aux yeux des jeunes que nous déployons sur le terrain avec des promesses sans suite. C’est dangereux pour le succès recherché. Nombreux sont des hauts cadres placés à d’importants postes de responsabilité grâce à la lute du RPG et qui n’ont aucune considération pour les dirigeants politiques du RPG arc-en-ciel. Dans certains milieux, on a même honte de se dire responsables de ce parti. (…) C’est dangereux pour un parti qui veut aller loin », a-t-il martelé.

Pour terminer, il a précisé qu’il est urgent de mettre en place un système d’accompagnement et de reconnaissance des efforts des anciens militants et responsables du RPG. Cela, dit-il, à tous les niveaux.

Konaté