Il a fallu un mois et une journée pour que la junte qui a pris le pouvoir à la suite du coup d’Etat du 05 septembre 2021 nomme enfin le Premier ministre de la transition. Et le choix est porté sur Mohamed Béavogui, un technocrate et ancien Sous-secrétaire Général de l’ONU.

Mais qui est-il ?

Mohamed Béavogui est né le 15 août 1953 à Mamou dans la région de la moyenne Guinée et plus précisément dans la sous-préfecture de Porédaka. Son père Koma Béavogui est un ancien diplomate et sa mère feu Hadja Laila est la sœur aînée feu Diallo Telli.

Il pratique l’école primaire à Coléah 3 puis le secondaire au CER (Centre d’Enseignment Révolutionnaire) (actuel lycée Donka) avant d’être orienté à l’Institut Polytechnique Gamal Abdel Nasser en 1972.
Mohamed bénéficiera d’une bourse d’étude universitaire en Union soviétique et y est sorti diplômé en Construction Mécanique et Engins de Mines de l’Université Polytechnique de Leningrad(actuellement Saint Petersburg, Russie). Béa est aussi titulaire d’un diplôme de la prestigieuse Kennedy School of Gouvernement de l’Université Harvard aux États-Unis.

Comme tous les étudiants de son époque, Mohamed Béavogui est aussi passé par le camp NKrumah où il a suivi la formation militaire et assista aux séminaires du Responsable Suprême de la Révolution, sous le régime du feu président Ahmed Sékou Touré.

Début d’une carrière professionnelle et d’un parcours riche

Il débute sa carrière en 1980 comme Directeur du Centre Pilote de fabrication industrielle situé près de Conakry après un stage de courte durée à la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) à Kamsar.

Sa carrière internationale commence en 1982 jusqu’en 1986 à Ibadan au Nigeria, quand il remporte un concours des Nations unies pour le poste d’Ingénieur au Centre africain régional de design et d’ingénierie. En 1986, la FAO le recrute comme conseiller technique puis senior chargé de programme. Le poste se trouve à Bujumbura, Burundi. En 1992, il est muté au siège de la FAO à Rome où il devient chargé de programme Senior au siège social. Le Bureau des Nations unies vient taper à la porte et en 1994 il devient Gestionnaire Senior d’un portefeuille de projets de Bureau de l’ONU pour les services d’appui aux projets. Une tâche colossale, car il était chargé de superviser des millions de dollars de projets de développement. Le travail aidant, Béa en 1998 est bombardé comme Directeur Régional de l’Agence avec siège à Abidjan. Là, il coordonne les projets dans la sous-région et s’assure qu’ils sont délivrés à temps et dans les normes. Son budget était estimé à plusieurs centaines de millions de dollars.

En 2001, c’est le Fonds International de Développement de l’Agriculture (FIDA) qui lui prend comme Directeur Régional des Opérations de l’Afrique de l’Ouest et du Centre puis Directeur du partenariat et mobilisation des ressources en même temps Conseiller du président de la FIDA.

En 2014, le Guinéen Mohamed Béavogui est choisi pour diriger l’organisme continental africain autonome dénommée Mutuelle Panafricaine de Gestion de Risques.

Depuis janvier 2015, Mohamed Béa est basé à Johannesbourg, Afrique du Sud comme Directeur Général de l’Agence Africaine de Renforcement des Capacités.

En septembre 2018, il est invité au Forum de Davos comme partenaire sur les discussions annuelles.

Le nouveau Premier ministre guinéen a été pressenti en 2007 pour occuper la même fonction après la grève générale de l’intersyndicale appuyée par les forces vives de la nation. Finalement, le chou du président Lansana Conté portera sur le diplomate, Lansana Kouyaté.

Mohamed Béavogui aura la tâche de composer son gouvernement mais aussi s’attaquer aux nombreux défis notamment économiques auxquels le pays est confronté.

Konaté