Depuis plusieurs jours, la sortie du préfet de Faranah, attribuant la découverte de l’Amérique à un guinéen fait le buzz sur la toile. Des internautes qui n’hésitent pas à afficher leur rejet de la théorie du préfet, ont tourné en dérision sa lecture de ce pan important de l’histoire de l’humanité.

Et pourtant, des documents d’histoire crédibles et des historiens non des moindres dignes de foi ont avancé des arguments plausibles en faveur de cette théorie du voyage vers l’Amérique de l’empereur Aboubacri II vers le début du 14ème siècle, soit un siècle bien avant Christophe Colombe.

Des restes de navires (2000 navires)qui auraient appartenu à l’expédition de l’empereur du Mali ont été découverts sur les côtes Est du nouveau monde ou encore des hommes noirs qui seraient venus de l’ouest africain issus de ce voyage, ont bien été trouvés sur place à l’arrivée de Christophe Colombe en octobre 1492 sur les côtes de l’Amérique. Ces faits et autres plaident pour la cause de la théorie d’Aboubacri II.

Aujourd’hui, la tonalité du discours de ceux qui rejettent cette théorie voire, qui s’en moquent, réside dans le fait qu’elle n’ait pas été étayée et véhiculée par des livres d’histoire de sources occidentales. Quel complexe!

Une telle posture reviendrait à faire de l’Occident l’alpha et l’oméga de la science, de l’histoire et …du savoir. C’est le même postulat que revendique pourtant, les eurocentristes. Eux qui font de l’héritage humain l’apanage des seuls européens. C’est un terrible complexe que d’y souscrire, non seulement en tant qu’intellectuel, humain, mais aussi et surtout en qu’Africain.

L’Africain et l’homme noir ont joué des rôles cruciaux dans la marche du monde et de l’écriture de l’histoire humaine. La célèbre Égypte pharaonique qui a laissé à la postérité de monuments historiques (pyramides) des éléments du savoir (écriture, géométrie, algèbre, médecine…), la Nubie qui a appris aux humains, la fonte du fer et qui étaient toutes des entités noires sont bien illustratives de cette réalité.

Les eurocentristes où maintenant les « occidencentristes » s’exercent à réduire à sa portion congrue (traite des noirs, colonisation), la contribution de l’Afrique et de l’Africain à la civilisation, à la science, bref à l’héritage de l’humanité.

C’est aux Africains et en premier à eux, que revient la responsabilité et la tâche de combattre ce projet et c’est ainsi seulement, qu’on pourra rétablir la fierté de l’homme noir.

Il est plausible qu’Aboubacri II ait été en Amérique, bien avant Christophe Colombe. Des faits de l’histoire y plaident. Y croire, c’est la fin du complexe de l’homme noir, c’est le commencement d’une nouvelle histoire, qui replacera l’homme noir au centre du monde et de l’histoire, telle la place qui lui revient de droit depuis toujours.

Bangaly Keita