Exercer le journalisme et assurer la liberté de l’information n’est jamais aussi vital pour une démocratie que lorsqu’elle est secouée par la crise. L’incertitude politique, les crises sociales qui explosent, et le populisme qui rôde sont autant de raisons d’informer au mieux les concitoyens.
La puissance du journaliste se déploie à travers son devoir d’informer. Informer avant tout. Ne pas céder aux pressions externes de toutes sortes, c’est ne pas se laisser barrer le chemin, de la vérité. Cela n’a pas toujours été facile à appliquer. Rapidité devait rimer avec précaution, information devait rimer avec méfiance, et immédiateté résonnait parfois avec erreur. L’information est en plusieurs temps. Et on n’a pas toujours le temps. Est-il possible alors d’informer avec précision et rigueur, sans céder aux sirènes du buzz? Sans céder aux sirènes de l’instantanéité et plus précisément de ses travers? Aujourd’hui, tout média fait de l’info en continu. Radio, télé, presse hebdomadaire, quotidienne, grâce à leur site Internet et bien sûr les réseaux sociaux comme Facebook

Les grands maîtres du journalisme ont pour la plupart privilégié la réflexion et l’enquête à l’air du temps et au gout du sang. Mais aujourd’hui beaucoup d’articles ou reportages semblent être en compétition avec les posts Facebook. De longs posts. Quand une crise d’une telle gravité touche un pays ne serait-il pas capital que tous fassent des efforts pour assurer le bien commun? N’est-ce pas le moment de s’assurer encore plus de la qualité de ce qui est diffusé et publié? Le raccourci, la rumeur, l’anathème, voire le mensonge parfois en de tel temps peuvent avoir des conséquences imprévisibles. Qu’il s’agisse d’un individu ou d’une institution, ceux qui sont exposés se retrouvent immédiatement plongés dans un tourbillon. Tourbillon aux résonances décuplées depuis l’avènement des réseaux sociaux. Une fois jetés dans cette machine à broyer les réputations, il est difficile, pour ne pas dire impossible de faire entendre sa voix.

VERS LA DÉCRÉDIBILISATION

Sans effort, les journalistes peuvent citer de nombreux exemples. Des images du Rwanda pour illustrer la Guinée ? Des images de Tamalé pour illustrer des faits a Coyah ? Des images fournies par des partis politiques sans en indiquer la source? La démission d’un ministre alors qu’il n’en est rien? L’annonce d’un décès alors que l’intéressé lit l’information? La photo de Pr Amara Cissé mort du covid-19 qui tout compte fait n’était qu’un « fake »? Si la confiance des élites s’effrite en temps de crise, les journalistes doivent se protéger avec le bouclier de la vérification des faits. En temps de crise, l’opinion s’accroche aux médias, à l’information.
À l’heure où tout le monde fait de l’info, à l’heure où tout le monde fait de l’info en continu, à l’heure où tout le monde fait comme tout le monde, qui se lèvera ? En temps de crise, c’est l’opportunité. L’opportunité des responsabilités.

Respectons lesgestes barrieres
Stop covid19
Stop fake news
Stop bad buzz

Yakouba Deva Konaté
Consultant Business & Développement
CEO DEVA Strategies
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