Le préfet de N’Zérékoré veut mettre de l’ordre dans la fabrication des fusils locaux (calibre12). Sory Sanoh l’a fait savoir récemment lors d’un entretien avec des journalistes.
La récente marche organisée par le FNDC à N’Zérékoré a-t-elle derrangé les autorités dans leur confort? En tout cas, depuis cette marche, plusieurs mesures sont entrain d’être envisagées par celles-ci. Et l’une de ces mesures pourrait porter sur l’interdiction ou du moins, la réglementation de la fabrication des fusils traditionnels. Car selon le préfet, ces fusils sont à la base des cas de tuerie lors des manifestations.
« Nous allons indentifier tous les coins où ces armes sont fabriquées pour savoir il en existe combien, qui est dans les normes et qui ne l’est pas. Parce que, ce sont ces fusils qui sont utilisés dans les manifestations à N’Zérékoré. Et cela entraine des morts », avait indiqué le préfet Sory Sanoh.
Cette annonce inquète les forgeronts qui ne vivent que de cette activité. Pour Ibrahim Baldé le vice président des fabricants de fusils calibres 12, si cette décision est prise, ça les plongera dans l’incapacité de nourrir leurs familles.
» Je suis dans ce métier depuis 1964 et je vis de ça. Si les autorités nous en interdisent, nos familles vont souffrir. Je n’ai pas de moto, ni de boutique et j’ai quatre femmes et beaucoup d’enfants. En plus, les fusils proviennent un peu de partout dans le monde. Il y’a également des forgerons partout en Afrique », a-t-il indiqué.
Iinterpélé sur ce sujet, le président régional de la chambre de commerce d’industrie et de l’artisanat, a abordé dans le même sens. Pour lui, les cas de mort enregistrés lors des manifestations ne sont pas seulement dûs aux fusils traditionnels.
« Je demande aux autorités de laisser nos artisants pratiquer leur metier. Depuis la Guinée est créée, ces fusils sont fabriqués dans notre pays. Les fusils de chasse ne sont pas seulement la cause de la mort de nos populations. Il y aussi les armes blanches, et même des armes de guerre. Pour preuve, le jeune qui a été tué lors de la manifestation du FNDC a été poignardé par une paire de ciseaux. IL y a eu un temps où une usine de fabrication des cartouches de balles pour fusil était en Guinée », a souligné Makan Camara.
Yoma Neyo Teinguiano
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