Arrêtés lors d’une marche qu’ils ont organisé pour protester contre le projet de nouvelle constitution et de troisième mandat, les 44 membres du FNDC de N’Zérékoré ont été jugés jeudi 20 juin 2019. 20 d’entre eux ont été relaxés et les 24 autres condamnés à des peines de trois à six mois d’emprisonnement avec sursis ainsi qu’au payement de 500 000 francs guinéens comme ammende.

Ce procès a connu la participation des avocats Me Salifou Béavogui et Me Pépé Koulémou tous venus de Conakry, en tant qu’avocats de la défense. Après la délibération, ils ont fait une communications face aux journalistes.

Dans cette déclation, ils ont tous les deux fustigé les comportements des autorités locales vis-à-vis des opposants au troisième mandat avant de les mettre en garde.

« Nous avons appris dans la salle que le gouverneur a demandé de traquer tous ceux qui ne sont pas avec eux, c’est à dire, tous ceux qui sont opposés à la modification de la constitution et par ricochet au troisième mandant. Ces genres de propos haineux sont de nature à semer la violence dans la cité. Donc nous leur demandons et lui et le préfets d’oeuvrer dans le cadre de la préservation de la paix. Si non je vous avertis que nous allons agir », a prévenu Me Pépé Koulémou.

A Me Salifou Béavogui d’enfoncer le clou: « Ce n’est pas une menace mais nous avons désormais à l’oeil les autorités locales. Si jamais elles sortent de leur cadre pour troubler à l’odre public, nous allons leur faire comparaitre. Et cette fois, nous ne passeront plus par un procureur comme l’ont fait nos clients l’autre fois. Nous allons leur poursuivre en citation direct, parce que nous avons compris que le procureur n’a pas le courage de les convoquer. Et Si N’Zérékoré n’arrive pas à les juger, nous allons demander de nous amener devant une autre juridiction pour que le droit soit dit », a-t-il-ajouté

Il faut rappeler qu’avant leur marche qui a été étouffée, les responsables de la coordination régionale du FNDC avaient adressé une plainte au procureur du TPI contre les autorités locales pour abus d’autorité et restriction de liberté. Mais selon leurs avocats, cette plainte n’a jusque là pas connu de suite.

Mamady Camara