Une dizaine de membres de l’antenne locale du FNDC de N’Zérékoré font actuellement l’objet de poursuite judiciaire. Ils sont accusés de complicité et d’incitation à la violence lors du double scrutin du 22 mars 2020 selon leur avocat qui accuse les autorités de manipuler la justice. Me Michel Théodore Loua l’a fait savoir ce vendredi 10 avril 2020 lors d’un entretien qu’il a accordé à notre rédaction.

Depuis les affrontements survenus les 22 et 23 mars à N’Zérékoré, plusieurs leaders du bureau local du front national pour la défense de la constitution sont dans le collimateur des services de sécurité. Ils sont accusés d’être liés à ces événements selon leur avocat qui voit d’ailleurs une main noire des autorités derrière cette situation.

 »J’ai au moins 12 de mes clients qui font actuellement l’objet de poursuite. Selon ceux qui les poursuivent, ils sont accusés de complicité et d’incitation à la violence. Mais tout cela est organisé par le gouverneur et je crois avec le maire et le commissaire central. Pour le commissaire central, je peux dire que lui il a été manipulé par les autorités. On lui a donné les noms des gens pour les faire arrêter. C’est le gouverneur Ismaël Traoré surtout qui est à la base et nous lui demandons des preuves parce que c’est très facile d’accuser« , a expliqué Me Michel Théodore Loua.

Parmi ces personnes poursuivis, c’est seulement Fassou Goumou qui est arrêté pour le moment. Selon leur avocat, tous les autres ont refusé de se rendre « parce qu’ils n’ont pas confiance en la justice. Ils estiment que si la justice se laisse manipulée par les autorités, il ne peut pas avoir une justice équitable« 

Du côté des autorités, toutes nos tentatives de joindre le gouverneur qui est le principal accusé sont restées vaines. Quant au maire, il nié en bloc ces accusations. Moriba Albert Délamou précise que c’est le procureur qui s’est autosaissi du dossier.

« Je m’inscris en faux contre ce qu’ils racontent. Nous n’avons pas listé quelqu’un pour dire il faut arrêter tel ou tel. On ne peut pas donner d’ordre à la justice. Le parquet est libre d’ouvrir une enquête quand il y a une situation comme ça. Et c’est ce qui a été fait. Ceux qui disent que c’est nous qui faisons arrêter les gens n’ont qu’à envoyer des preuves« , a indiqué le maire.

Selon nos informations, plusieurs autres personnes ont été arrêtées lors de ces événements douloureux. Ils sont actuellement détenues à la maison centrale de N’Zérékoré en attente de leur procès.

Mamady 2 Camara