« Débat sur la constitution: la position de la CONASOC et Alliés », c’est le thème d’une conférence de presse animée mardi 18 juin 2019, à la maison commune des journalistes. Elle a été animée par la Coalition nationale des organisations de la société civile de Guinée (CONASOC).

C’est à travers une déclaration que cette coalition a fait savoir sa position par rapport à la question de la constitution qui fait tâche d’huile dans la cité. Elle a été lue par sa porte-parole madame Alice Tounkara.

« Suite au décès en décembre 2008 de feu Général Lansana Conté, un groupe d’officiers et de sous-officiers s’empara du pouvoir, suivi de la mise en place du conseil national de la transition (CNT) dont la Conasoc fut membre. Ce conseil national de la transition a eu pour mission la mise en place d’une constitution qui a été promulgué par ordonnance du président de la transition. Compte tenu du doute de la classe politique à l’époque pour éviter que la junte ne confisque le pouvoir, elle s’est engagée dans un processus électoral sans se donner le temps de soumettre cette constitution au référendum pour permettre au peuple de se prononcer. Ce qui n’a pas donné l’occasion au peuple de Guinée de relever les insuffisances de la constitution en vigueur », a-t-elle déclaré.

Ensuite, elle citera quelques insuffisances qui mettent en cause la constitution actuelle.

« Les insuffisances de la constitution du 07 mais 2010 sont telles qu’elles ne s’adaptent plus à l’évolution socio-politique et économique de notre pays. Pour illustration, dans le titre 19 de la dite constitution intitulée « des dispositions transitoires » est devenue caduque. Ce titre composé de 08 articles avec des termes comme CNT, président de la République par intérim etc… La constitution actuelle est dénuée de toute légitimité constitutionnelle et une réforme institutionnelle s’avère nécessaire vue la pléthore », dira madame Tounkara.

À cela, s’ajoute dit-elle, la non prise en compte du rôle prépondérant des autorités morales (les sages, les coutumières, les religieuses), du foncier rural et urbain « source de nombreux et graves conflits, de l’école obligatoire des enfants, du travail forcé des enfants, de l’interdiction de mutilation génitale féminine, de la vision panafricaniste chère à la Guinée. »

Pour finir, la CONASOC se déclare favorable à l’adoption d’une nouvelle constitution.

« Au regard de tout ce qui précède, la CONASOC et Alliés dans leurs vocations de promouvoir l’unité nationale, de la culture de la paix, de la tolérance et de la non violence, de contribuer au renforcement de la démocratie et de l’État de droit, de s’investir dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits suivent et observent le débat sur le projet de nouvelle constitution depuis un certains temps. Après consultation aussi bien des personnes ressources que ses démembrements, se déclarent favorable à l’odoption d’une nouvelle constitution en Guinée pour résoudre les insuffisances constatées, au vue de l’évolution socio-politique du pays », a annoncé la porte-parole de la CONASOC avant d’inviter les citoyens à soutenir cette constitution afin que « le OUI remporte sur le NON ».

Abdoulaye Ben Kaba