Dans un entretien accordé à notre rédaction en marge de son séjour à N’Zérékoré, le président du parti UDD a tenu à répondre ceux qui pensent que le FNDC doit changer de stratégie face aux violences et des cas de morts enregistrés pendant les manifestations. Bah Oury pense qu’aucun sacrifice n’est de trop pour la liberté.
« Les stratégies dans le cadre d’un combat politique dépendent de l’environnement, il faut évaluer l’environnement et se donner les moyens d’apporter des reproches les plus satisfaisants allant dans le sens de préserver au grand maximum, l’intégrité physique des hommes et des femmes et aussi en protégeant les biens de la communauté toute entière », a-t-il souligné avant de saluer les citoyens qui manifestent partout dans le pays pour « montrer cette grande vague de protestation d’enfants de toutes les ethnies, de toutes les régions pour dire non à un troisième mandat. »
« Ça, c’est une force, c’est le peuple en marche, c’est l’histoire en marche », s’est-il réjoui.
Pour cet opposant à une présidence à vie en Guinée, ceux qui répriment les manifestations en tuant des citoyens font mal à des familles et au pays, mais dit-il, ils n’obtiendront pas gain de cause.
« Ils peuvent retarder un processus normal, mais ils ne peuvent pas l’anéantir. Le processus qui est en cours aujourd’hui est irréversible et un dirigeant clairvoyant devrait se rendre compte qu’au lieu de s’opposer à la marche de l’histoire, vaut mieux l’accompagner pour sortir par la grande porte », dit-il.
Bah Oury invite donc les Guinéens à accentuer la résistance, car selon lui, la victoire est au bout du tunnel.
« Pour obtenir parfois la liberté, c’est très tragique, c’est difficile et ça demande des sacrifices. Le reste, ne pas manger pour quelques heures, être pénalisé parce qu’on ne peut pas aller au travail, parce qu’il y a des manifestations… Chacun d’entre nous contribue à sa manière à l’histoire de ce pays et à la volonté de liberté et de changement. On ne peut jamais obtenir quelque chose sans pour autant payer un certain prix. (…) Aucun pays africain n’a connu ce que la Guinée est en train de vivre et cela doit nous servir de leçon et nous tremper encore dans notre détermination, que quel que soit le prix à payer, il ne faut pas abdiquer, il faut continuer parce que la victoire est au bout du tunnel et je pense que la victoire est proche », a-t-il conclu.
Konaté
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