Invité ce matin dans l’émission « Les Grandes Gueules » sur radio Espace, Ibrahima Diallo responsable des opérations du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a fait des révélations sur les relations avec les autorités de la transition. Selon lui, la junte a voulu dissoudre le FNDC au lendemain du Coup d’Etat.

C’est une grosse révélation qu’Ibrahima Diallo, responsable des opérations du FNDC vient de faire. Répondant ce mardi, 08 février 2022 aux questions de nos confrères de radio Espace notamment sur les soupçons de financement obscurs du mouvement à travers les déplacements à l’extérieur, Ibrahima Diallo a été clair.

« A notre retour en Guinée après l’exil, nous avons eu une rencontre avec le CNRD qui nous a convoqués. C’était en fin septembre, trois jours avant cette mission (la mission des responsables du FNDC à l’étranger). Nous avons été envoyés dans une salle où nous étions entourés par dix (10) membres des forces spéciales encagoulés avec des armes. Nous étions quatre, Foninké Menguè, Sékou Koundouno, Abdourahmane Sano et moi (…). Par la suite, tous les membres du CNRD sont rentrés dans la salle à l’exception du président qui était attendu. Après, ils sont ressortis en demandant à quelqu’un de venir nous chercher. Ils nous ont conduits dans une salle à la présidence », a-t-il relaté.

Poursuivant, il ajoute : « Entourés par des hommes en armes, nous avons encore attendu. Les membres du CNRD à l’exception du président sont rentrés et il y’a Sadiba Koulibaly (actuel Chef d’Etat-major des armées NDLR) qui a pris la parole. Il a dit : « Au nom du CNRD, nous disons aujourd’hui stop au FNDC. Nous mettons fin au FNDC, il faut dissoudre le FNDC ». C’était avec un ton menaçant. Et, les colonels Amara Camara et Balla Samoura ont renchéri. Nous avons également répondu avec un ton menaçant et ferme en disant que le FNDC est notre identité. Nous avons dit que nous ne pouvons pas nous aligner derrière le CNRD parce qu’ils ont dit clairement que tout le monde doit s’aligner. »

Pour Ibrahima Diallo donc, l’objectif de la tournée à l’international c’était pour rencontrer des organisations de la société civile pour se mettre en sécurité. « Quand nous sommes arrivés là-bas, ça nous a permis d’avoir des carnets d’adresses pour faire le tour de la sous-région », dira-t-il.

D’où vient l’argent ? Sur la question, le responsable des opérations du FNDC a été évasif : « Nous sommes tous des responsables d’ONG et moi j’ai rencontré des Chefs d’Etat avant cette mission ».