Le préfet de N’Zérékoré accuse la coordination locale du FNDC d’avoir orchestré les jets de pierre qui ont conduit mercredi à des tirs de sommation à l’ENI. Pour lui, les leaders du front ne sont pas contents du fait qu’il n’y ait pas eu de manifestation à N’Zérékoré le 14 septembre derniers. Sory Sanoh a fait cette déclaration vendredi dans la salle de réunion de la préfecture, lors d’une rencontre avec les responsables de médias.

Le préfet de N’Zérékoré a rencontré les Directeurs des radios vendredi 18 octobre 2019. L’objectif était d’échanger avec eux, de les informer sur les derniers développements de l’actualité dans la préfecture. Au cours de cette rencontre, il est revenu sur le cas des jets de pierres survenus mercredi à l’ENI et qui avait poussé ses gardes rapprochés et ceux du gouverneur à faire des tirs de sommations.

« On était en réunion avec le collectif des enseignants qui est en tournée à l’intérieur du pays pour parler de constitution. Ça bien démarré, mais à un moment, il y a eu jets de pierre sur le toit. C’est ainsi que nos gardes de corps, pensant que les personnalités que nous sommes dont elles ont en charge de sécuriser pourraient être en danger si ça continuait, sont sortis pour lancer quelques coups de feu. Cela pour dissuader ceux qui étaient en train de jeter des pierres. Mais ça créé autre situation non seulement dans la salle, mais aussi en ville », a expliqué Sory Sanoh.

Des gens qui ont lancé ces pierres n’ont pas été appréhendés. Mais pour le préfet, il s’agissait d’une manœuvre de l’antenne locale du FNDC qui, selon lui, considérait cette réunion comme une violation du protocole d’entente signé en juin dernier.

«Ce n’était pas des personnes isolées, ils ont été envoyés par le FNDC de N’Zérékoré. Parce que tout simplement, il pensait que nous avons violé l’accord qu’on a signé le 19 juin, le gouverneur et moi. Parce que premièrement, nous avons accepté que ça se tienne et deuxièmement, nous sommes venus participer», a-t-il accusé.

Selon lui, les membres du FNDC-N’Zérékoré considèrent le fait de ne pas pouvoir manifester lundi 14 octobre comme un échec. C’est pourquoi dit-il, «ils veulent obligatoirement créer une situation pour qu’on dise que lundi il n’y a pas eu de manifestation, mais que les jours qui ont suivi, il y a eu pagaille.»

Pour rappel, mercredi dernier, alors qu’une délégation des enseignants venue de Conakry était en entretien avec quelques représentants de la population et les autorités dans la salle polyvalente de l’ENI sur le projet de nouvelle constitution, des individus non identifiés ont jeté des pierres sur le toit de la salle. Ainsi, des gardes rapprochés du gouverneur et du préfet ont lancé des coups de feu provoquant la panique dans la ville.

Mamady Camara