Depuis la promulgation de la charte de la transition au 21 septembre dernier, suite Ă  la prise du pouvoir par le CNRD en date du 5 du mĂȘme mois, le dĂ©bat sur la participation au CNT continue de faire couler beaucoup de salives dans la citĂ© pour un nombre de 81 places pour toutes les forces vives confondues. Les langues dĂ©lirent complĂštement Ă  l’heure qu’il fait Ă  Conakry pour appartenir au CNT. Dans les mĂ©dias sociaux, dans les radios et dans les cafĂ©-bars ça se discute partout. Tout le monde veut y ĂȘtre, les jeunes, la diaspora, qui est d’ailleurs nombreuse aujourd’hui Ă  Conakry, les politiques, la sociĂ©tĂ© civile, les syndicats, les associations culturelles, la junte fĂ©minine, etc
Tous ceux-ci au CNT pour faire quoi exactement ? Travailler ou chercher à avoir des émoluments ?

Le CNT, la belle demoiselle, la belle go à la croisée des convoitises de tous !

Ce spectacle extraordinaire dans la course pour le CNT nous laisse Ă  rĂ©flĂ©chir sur l’attitude du guinĂ©en qui cherche naturellement pour soi-mĂȘme et non pour le pays.
Tous au CNT, parce que c’est le moment possible pour tout le monde de pouvoir se faire de quelque chose; ce qui fait que des gens se donnent en spectacle dans leur corporation pour y ĂȘtre.

Quel piĂštre spectacle !

Sinon on peut aussi rester Ă  l’extĂ©rieur de ces diffĂ©rents organes de la transition et ĂȘtre trĂšs utile pour la rĂ©ussite de la transition. Ce faisant, l’objectif de chacun et de tous doit concourir Ă  la rĂ©ussite de cette transition, sachant que tout le monde ne peut y participer en tant qu’acteur actif Ă  la transition encore moins au CNT.
Eu Ă©gard cet engouement derriĂšre le CNT, on serait amenĂ© Ă  interpeller le PrĂ©sident de la transition, Col. Mamadi Doumbouya, d’ĂȘtre ferme sur ce qui a Ă©tĂ© dit dans la charte concernant le nombre de conseillers qui est de 81; sinon le guinĂ©en est capable de faire tout pour aller au-delĂ  de la normalitĂ©, c’est-Ă -dire le nombre fixĂ© dans la charte. Nous l’avons vu ici en 2009-2010 sous le CNDD, le nombre qui a Ă©tĂ© dit dans les accords de Ouagadougou n’a pas Ă©tĂ© respectĂ© et finalement on ne pouvait plus s’attendre Ă  un bon travail. Ce CNT d’alors a Ă©tĂ© tout simplement un collĂšge des copains et coquins.
Alors, les entitĂ©s qui sont censĂ©es dĂ©signer leurs reprĂ©sentants au CNT d’en faire autant d’efforts pour que les choix soient consĂ©quents

En GuinĂ©e, ceux qui veulent que ça marche pour le pays sont considĂ©rablement infĂ©rieurs en nombre Ă  ceux qui souhaitent toujours voir le pays dans la transition perpĂ©tuelle, car pour eux, c’est les pĂ©riodes d’exception qui font marcher leurs affaires.
Donc, ce théùtre dans la course pour le CNT doit interpeller le CNRD Ă  travers son prĂ©sident pour ĂȘtre trĂšs vigilant et rigoureux dans les choses, parce que c’est des folklores et la comĂ©die que les guinĂ©ens aiment devant le sĂ©rieux. Et, seul le CNRD sera encore le seul responsable du bilan de la transition.
Un homme averti en vaut deux !

Ibrahima KALLO, juriste