Contrairement aux recommandations de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les autorités guinéennes ont fixé la durée de la transition à 36 mois soit 3 ans. Pour beaucoup, la Guinée risque de subir le même sort que le Mali. C’est-à-dire, des sanctions économiques. Mais pour le ministre de l’économie, des finances du plan, la Guinée n’a pas trop à s’inquiéter puisque, dit-il, les réalités avec le Mali ne sont pas les mêmes.

En marge de l’immersion des membres du gouvernement à N’zérékoré, le ministre de l’économie, des finances et du plan, Dr Lancinè Condé était invité lundi 23 mai 2022 dans une émission sur Radio Espace Forêt. Plusieurs sujets ont été abordés notamment la situation des caisses de l’Etat ainsi que les conséquences d’éventuelles sanctions de la CEDEAO contre le pays.

A l’entame, le ministre Condé rappellera que la durée de la transition a été fixée en commun accord avec différents acteurs. « Ceux qui ne se sont pas prononcés, c’est leur choix et c’est cela la démocratie », a-t-il déclaré. Pour lui, pas question d’imposer un « un cahier de charge à la Guinée ». « C’est le peuple de Guinée qui dicte ce qu’il y a à faire », ajoute le ministre de l’économie.

A la question de savoir si la Guinée ne risque pas gros avec les sanctions de la CEDEAO, Lancinè Condé précise : « Nous allons faire ce que le peuple nous demande. Aujourd’hui, nous sommes en train d’aller progressivement vers les objectifs clairs qui avaient été fixés dès le départ et on ne peut pas sanctionner quelqu’un pour cela ».

Poursuivant, il ajoute que la situation guinéenne est différente de celle des autres pays notamment le Mali. « Nous avons l’accès maritime et nous avons une banque centrale et cette banque nous donne une marge d’autonomie que les autres pays n’ont pas. Nous avons également la chance d’être dans un contexte où il y a eu du temps pour observer ce qui s’est passé ailleurs pour anticiper relativement bien. Donc, nous pouvons relativement mieux résister que les autres pays mais il faudrait éviter des sanctions et j’espère que ça ne sera pas le cas », précise-t-il.

D’ailleurs, Dr Lancinè Condé rappelle que la plupart des partenaires ont commencé à travailler avec la Guinée.

« Aujourd’hui, nos relations avec nos partenaires s’améliorent. Un mois après le 5 septembre 2021 (date du coup d’Etat), certains partenaires qui avaient suspendus les opérations ont repris. Certains partiellement et d’autres totalement notamment le PNUD, la BAD, la BID, la banque mondiale, l’AFD, le FMI. Leur mandat n’est pas un mandat politique,  c’est un mandat d’appui au pays pour son développement. Ils ont des principes et il faut qu’ils s’assurent que lorsqu’il y a de tels changements, que les fondamentaux du pays ne sont pas à risque. Parce que cela remettrait en cause la possibilité pour eux de continuer leurs activités et apparemment ce n’était pas le cas », a conclu le ministre de l’économie.

Konaté