Ibrahima Kankan Camara: « la pauvreté extrême en forêt est la conséquence de l’instabilité »

Selon une étude menée par le programme des nations unies pour le développement (PNUD), la Guinée forestière est la région la plus pauvre du pays, malgré toutes les potentialités qu’elle regorge. Pour le chef d’agence régionale d’APIP Guinée (Agence pour la promotion des investissements privés), les violences répétées dans cette région, sont les causes de cette situation.

« Jusqu’en 2009, la Guinée forestière était championne en création d’entreprises parce que la région n’avait pas connu ces cycles de violences que nous connaissons depuis 2013. Et, ces violences ne sont pas de nature à stimuler l’effort de création des promoteurs », a regretté Ibrahima Kankan Camara.

Et d’asséner :  » j’ai vu ici des violences où l’on a incendié des établissements privés et même publics. Des investisseurs qui, en un rien de temps, ont été mis à plat. Donc, cela n’est pas de nature à favoriser l’investissement privé. Pourtant, il y a un potentiel agroindustriel qui est extrêmement important que nous avons. »

Selon les indicateurs de la pauvreté, la Guinée forestière est la région la plus pauvre de la Guinée avec un indice de 66.9 contre une moyenne nationale de 53%. Pour cet expert en développement, c’est un paradoxe qui est difficile à comprendre. Selon lui, la question que tout le monde devrait se poser est de savoir comment et pourquoi on est arrivé à ce niveau.

Et pour renverser cette tendance, Ibrahima Kankan Camara demande aux populations de la région de cultiver la paix. Aux gouvernants, il demande moins d’injustices et surtout la répartition équitable des revenus.

« On dit souvent qu’il n’y a pas de paix sans développement mais il faut reconnaître aussi que le développement est un puissant moyen de consolidation de lapaix. Autrement dit, s’il y a moins d’inégalités et d’injustices, s’il y a répartition équitable des revenus, le développement viendra en ce moment consolider la paix. Parce que s’il y a assez de disparités et d’injustices, il y a lieu que les gens aillent vers les revendications. Donc encore une fois, je suis ferme et catégorie, il faut tout faire pour maintenir un climat de paix », conseille le chef d’agence de l’APIP en région forestière.

Dimio