C’est une décision majeure prise jeudi, 10 mars 2022 par le gouvernement guinéen. Au cours du conseil des ministres hebdomadaire, le président de la transition a en effet, ordonné l’arrêt de toutes les activités du projet Simandou. Colonel Mamadi Doumbouya déplore ainsi le non respect de sa demande de mise en œuvre de l’exploitation de ce gisement de fer formulée en décembre 2021.

Au cœur d’un feuilleton à rebondissements qui dure depuis des décennies, la « montagne de fer » de Simandou, située au sud-est de la Guinée, reste encore inexploitée. Après le coup d’Etat du 05 septembre 2021, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), conduit par le colonel Mamadi a rappelé aux différentes sociétés son souhait pour une entrée en production en 2025.

Et lors de la rencontre du 23 novembre 2021 avec le Premier ministre, Mohamed Béavogui et celle du 7 décembre 2021 avec le président de la transition, le consortium Winning Consortium Simandou (WCS), responsable des blocs 1 et 2 du gisement, et le groupe anglo-australien Rio Tinto (blocs 3 et 4) s’étaient engagés à développer le projet.

Mais depuis là, rien n’est fait et le colonel Doumbouya ne veut plus patienter. Lors du conseil des ministres du 10 mars 2022, il a simplement ordonné la cessation des activités sur le terrain rappelant qu’il avait demandé la mise en œuvre de l’exploitation du gisement de Simandou en tenant compte des intérêts de la Guinée.

« Malheureusement, à ce jour, malgré sa requête qui date de décembre 2021, il n’y a pas eu de progrès. Il a donc instruit la cessation de toute activité sur le terrain en attendant les réponses aux questions posées aux divers acteurs et la clarification du mode opératoire dans lequel les intérêts de la Guinée seront préservés », peut-on lire dans le compte-rendu du conseil des ministres.

Il faut rappeler que le glissement de fer de Simandou contient 8 milliards de tonnes de fer. Chacun des deux opérateurs pourrait produire 100 millions de tonnes de minerai par an durant plusieurs décennies (pour une production annuelle mondiale de 2,3 milliards de tonnes). Cette exploitation pourrait aussi rapporter des revenus considérables à la Guinée.