Les échecs enregistrés lors des examens nationaux session 2019 et notamment au baccalauréat, continuent de susciter des réactions au sein de l’opinion. Pour Fatou Baldé Yansané, vice-présidente chargée des affaires politiques du conseil national des organisations de la société civile (CNOSCG), ce n’est pas en faisant échouer les élèves qu’on arrivera à qualifier le système éducatif guinéen.

 » C’est vraiment déplorable quand on fait croire que c’est en faisant échouer les enfants qu’on est entrain de qualifier l’enseignement. Lorsque vous voyez les enseignants qui donnent des cours dans les écoles, vous êtes dépassé. Figurez-vous que nous, on a étudié le Soussou et le Malinké à l’école. Mais aujourd’hui, quand je vois ceux qui commencent avec le français, je me demande quel Français on leur enseigne à l’école. Quand j’entends les ministres qui se sont succédés ces cinq (5) dernières années à la tête du ministère de l’éducation, je me demande d’où ils sortent ? Des médiocres qui ne peuvent faire qu’un travail qui reflète leurs médiocrités. Aucune politique cohérente, aucune formation continue des enseignants, aucun encadrement des enfants, aucune rigueur au niveau des écoles publiques. C’est la catastrophe, c’est la honte », a déploré l’activiste.

Poursuivant, elle a lancé des piques à l’endroit de l’actuel ministre de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation, Mory Sangaré.

« Chaque individu qui est mis à la tête d’un département ne peut produire que des choses à l’image de sa capacité intellectuelle. Depuis un certain temps, c’est des troubadours qu’on met à la tête de ce département alors que c’est le département le plus important, qui assure la relève de demain. Vous oubliez que Mory Sangaré (actuel ministre de l’éducation Ndlr) a été viré de l’école où il enseignait pour incompétence », dira-t-elle.

Madame Fatou Baldé Yansané refuse par ailleurs qu’on impute la responsabilité de ces échecs aux parents d’élèves qui, selon elle, ne sont pour rien.

 » Quand j’entends parler de démission parentale ça me choque. Les enfants ne sont pas reprochés d’impolitesse, mais plutôt de carence scolaire. La carence scolaire et l’éducation, c’est très différent. Il y a même des ministres qui n’ont pas le niveau « , a-t-elle conclu.

Il faut rappeler que le taux de réussite au baccalauréat session 2019 est de 24,38 %.

Konaté