Le 28 septembre 2009 marque la répression de masse la plus  sanglante de l’histoire de la Guinée, elle a fait 150 (Cent Cinquante) morts, plusieurs centaines de femmes violées et de blessés. Une enquête nationale avait été faite, mais orientée vers l’innocence du pouvoir en place. Une enquête internationale a eu lieu également, sous l’égide  des Nations Unies et le rapport était plus réaliste. 11 (onze) ans après, le procès se fait toujours attendre et pourquoi ?

Pour rafraîchir les mémoires, l’ancien ministre de la Justice, Maitre Cheick SACKO, avocat au barreau de Montpellier, en a fait un défi personnel. Il a suscité l’extradition de Toumba DIAKITE, une des pièces maitresses du dossier en fuite à Dakar et a donné plusieurs date pour la tenue du procès sans succès, avant de se rendre compte de la dimension politique très pesante sur le dossier.

Le 05 septembre 2021, le Groupement Guinéen des Forces Spéciales dirigé par le Colonel Mamady DOUMBOUYA a renversé le Président Alpha CONDE et a pris le pouvoir sous le leadership du CNRD.
Une mission de la Cour Pénale Internationale a demandé aux autorités de la transition d’organiser le procès dans le dossier des massacres du 28 septembre 2009 dans trois mois.

Le Collectif Droit et Justice Equitable en Guinée a procédé à une analyse méthodique de l’ordonnance de requalification de non-lieu partiel et renvoi devant le tribunal criminel. Produit par le pool de juge d’Instruction, institué à l’effet de favoriser un procès juste et équitable dans le dossier du 28 septembre dirigé par Souleymane BAH le 29 décembre 2017.
Cette analyse a permis de déceler quelques problèmes d’ordre procédural dans l’instruction réalisée par le pool de juge et qui risque d’affecter le caractère équitable du procès.
 
Fort de ce constat, nous exhortons :

  1. Les Autorités de la Transition à œuvrer en faveur d’un procès juste et équitable qui permettra de punir les coupables, les vrais coupables au lieu de faire payer l’ensemble desdits crimes par un groupe d’individus ;
  2. Les Autorités de la Transition à favoriser la nomination d’un nouveau pool de juge pour la reprise de l’instruction du dossier du 28 septembre 2009, pour que l’instruction intègre tous les acteurs des évènements du 28 Septembre.

  3. Nous encourageons enfin les Autorités de la Transition à promouvoir une justice au service de la paix et de l’Unité Nationale et non une justice aux conséquences dévastatrices sur la stabilité des Institutions et la sécurité nationale.

    Conakry le 23/02/2022

    Le Collectif Droit et Justice Équitable en Guinée