L’opposition à un changement constitutionnel en Guinée est portée par le front national pour la défense de la constitution (FNDC), un mouvement qui regroupe acteurs de la société civile, partis politiques et syndicats. Certaines organisations de la société civile comme le conseil national des organisations de la société civile (CNOSC) ou encore la Jeunesse CEDEAO-Guinée ont simplement décidé de prendre distance de ce mouvement.
Interpellé sur la question au cours d’un entretien accordé à notre rédaction, Dorah Aboubacar Koita, président de la jeunesse CEDEAO-Guinée à tenter de s’expliquer en ces termes : « En réalité je n’aime pas la confusion et je ne me reconnais pas dans ce front car il n’est pas objectif. On ne peut pas présenter la société civile comme l’écran d’un combat alors que la télécommande est gérée par des personnes qui ne sont plus des modèles dans ce pays. On est entrain de mentir à ce peuple, si le front doit protéger la constitution ça doit être de façon globale et non partielle. Il y a un certains nombre d’incohérences qu’il faut relever. Premièrement, l’essentiel des députés de ce front sont à l’Assemblée nationale en violation flagrante de la constitution actuelle (…) et secundo, les éléments du même front empêchent d’autres d’exprimer leurs droits. C’est tout simplement incohérent. »
Plus loin l’activiste de la société civile dira que la publication de la liste des promoteurs du « Coup d’Etat constitutionnel », relève d’une « bêtise ».
« Ils interdisent le débat en empêchant ceux qui sont favorables à la nouvelle constitution de s’exprimer. On fait la liste de ces personnes pour publier. Ça c’est une bêtise, des âneries et de l’amateurisme. Il va falloir que ça s’arrête. L’actuelle constitution est très claire, chaque citoyen est libre de s’exprimer et surtout quant il s’agit des questions d’intérêt national », martèle-t-il. A l’en croire, aucune action sérieuse n’est menée par ce front depuis sa création.
« Quand on publie la liste des promoteurs d’un troisième mandat, ça sert à quoi exactement ? Rien sinon que des bêtises. C’est même contraire à l’esprit de la constitution qu’ils prétendent défendre et à chaque manifestation de l’autre camp, ils cherchent à organiser des contre-manifestations. Ils doivent chercher plutôt à organiser leur propre manifestation. Quand on prétend défendre, il faut avoir des stratégiques. Ils disent qu’ils font des publications sur facebook on dirait tout le monde a accès à ce réseau social», souligne Koita.
Et de conclure : « La société civile a ses valeurs et principes, quand on ne les respecte pas, ça ne peut pas marcher. La société civile souffre aujourd’hui de la même maladie que la presse, il y a une sorte d’infiltration qui ne dit pas son nom. On associe les politiques, on créer des structures, on pagaille et l’on fait ce que l’on veut. Le mariage de l’opposition politique avec une partie de la société civile n’est pas responsable. »
Dimio
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