Faut-il voir dans l’opération de récupération des biens de l’Etat une manière d’écarter des leaders politiques pour la prochaine présidentielle ? Au cours de la conférence de presse organisée jeudi au siège de son parti, Cellou Dalein Diallo a indiqué qu’il doutait s’il n’y avait pas de mains noires derrière. Mais, pour le ministre de l’urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire, il faut sortir de la personnalisation. Ousmane Gaoual Diallo précise qu’au-delà de Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, il y a plusieurs autres personnes ainsi que des institutions internationales qui sont concernées.
« Il faut éviter de personnaliser cette opération. C’est vrai que ce sont deux personnalités politiques médiatiquement exposées, mais il y a de nombreuses familles qui sont aussi concernées. Cette deuxième phase concerne plus de 80 personnes et familles ainsi que des institutions internationales. Dès qu’on rentre dans la personnalisation, on s’éloigne de l’esprit parce que le cadre dans lequel s’effectue cette opération ne vise personne. Elle vise des biens et des documents vont être examinés (…) On ne peut pas être vendeur et acheteur », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « La règle que le président de la transition a fixé en disant que la justice sera notre boussole sera maintenue dans toute sa plénitude. La légalité ne se limite pas à dire j’ai vendu ou j’ai acheté. Est-ce qu’on avait le droit de le faire moralement et ethniquement ? Ça permettra de tirer des conclusions plus générales et ne pas se focaliser sur des spécificités ou des personnalités les plus médiatiquement exposées. »
A ceux qui pensent qui pensent que le CNRD veut vraiment écarter des vieux leaders politiques en trouvant des charges contre eux, le porte-parole du gouvernement répond : « Il faut respecter le peuple de Guinée ». Pour lui, il faut attendre la loi suprême « qui encadre notre processus démocratique. »
« C’est très vite de faire des jugements péremptoires. Le peuple de Guinée a son histoire et le moment venu, il assumera son destin. On prête des intentions qui n’existent nulle part. Pour rappel, nous avions un peu moins de 3 000 bâtiments en 1992 qui étaient du patrimoine public. Aujourd’hui, nous avons 28 ministres qu’on ne peut pas loger. Parce que tous les biens qui devaient servir de résidences sont vendus par des cadres », a-t-il conclu.
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