L’on ne cessera jamais de le rappeler, le réseau routier guinéen connaît une forte dégradation pendant cette période hivernale. C’est le cas des tronçons Kissidoudou-Guéckédou, Kondébadou-Macenta ou encore Beyla-Kérouané. Une réalité qui n’est pas sans conséquence pour les commerçants des bananes de la région forestière, mais aussi les chauffeurs qui traversent un véritable calvaire. Si les commerçants se disent être victimes de pertes immenses estimées à des millions de nos francs guinéens, les chauffeurs quant à eux, dénoncent des pannes graves sur leurs véhicules.
Il y a de cela une dizaine d’années que les différentes routes qui relient la région forestière au reste du pays se trouvent dans un état piteux. Pires, en cette saison pluvieuse, plusieurs camions contenant des bananes en partances vers les autres régions sont bloqués dans la boue. Une situation qui affecte les commerçants de la région.
Rencontré au point d’embarquement des bananes, ce commerçant témoignage : « Nous souffrons énormément sur la route. J’ai perdu deux chargements complets de bananes sur les routes de Conakry et de Siguiri. Tout était pourri. Si l’on fait une évaluation en termes d’argent, ça fait 20 millions de pertes. Nous sommes fatigués. »
Et à une dame de renchérir : « Je n’ai plus rien sur moi, car j’ai perdu plus de 70 millions. Il faut que le président Alpha Condé nous aide à arranger nos routes, c’est dans le commerce que nous arriverons à prendre nos familles en charge. Il y a assez de pertes et nous sommes fatigués. »
Lansana soumah, chauffeur de camion en provenance de Conakry la semaine passée, a dû passer presque deux semaines dans la boue. Il a accepté de nous parler de sa mésaventure.
« Nous avons passé une semaine sur la route de Kondébadou qui est devenue impraticable. La voiture est foutue avec des pannes de gauche à droite. Le mécanicien me dit d’ouvrir le moteur, ce qui ne m’avait jamais arrivé », a-t-il expliqué.
Même réaction chez le chef de ligne adjoint des transporteurs de gros camion de forêt. Moussa Diawara demande au gouvernement d’arrêter tous les projets pour faire face à ces tronçons.
« Je demande au gouvernement d’arrêter toutes les constructions, mettre de côté ces histoires d’eau et d’électricité pour réparer nos routes. Nous sommes fatigués, les moteurs de nos véhicules sont usés, les suspensions, ponts, boites, tous sont gâtés », a-t-il fustigé.
Reste à savoir si ces cris de cœur tomberont dans de bonnes oreilles.
Dimio
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