Le gouvernement burundais a demandé jeudi w quatre (4) experts de l’organisation mondiale de la santé (OMS) de quitter sur son territoire avant ce vendredi 15 mai 2020. Des sources médicales accusent l’exécutif de minimiser sciemment l’ampleur de la maladie à quelques jours de l’élection présidentielle du 20 mai.
Le ministère burundais des Affaires étrangères, dans une lettre adressée au bureau africain de l’OMS et consultée jeudi 14 mai par l’AFP, a annoncé l’expulsion du docteur Walter Kazadi Mulombo, représentant de l’organisation au Burundi, et de trois autres experts.
Le ministère « a l’honneur de porter à (votre) connaissance que les personnes dont les noms repris ci-après sont déclarées persona non grata et que, par conséquent, elles doivent quitter le territoire du Burundi avant le 15 mai 2020 », est-il écrit dans cette lettre.
Les autres experts sont deux employés de l’Organisation Mondiale de la Santé, le Dr Jean-Pierre Mulunda Nkata et le Dr Ruhana Mirindi Bisimwa, et un consultant, le Pr Daniel Tarzy.
« C’est toute l’équipe de l’OMS chargée d’appuyer le Burundi dans sa riposte contre le Covid-19 (…) Ils sont expulsés alors que le ministre de la Santé a exclu totalement l’OMS de celle-ci en l’accusant d’ingérence inacceptable dans sa gestion du coronavirus », a expliqué à l’AFP un responsable burundais, sous couvert de l’anonymat.
En avril, le ministère des Affaires étrangères avait déjà engagé la même procédure contre les quatre experts. Mais il l’avait suspendue après des échanges entre le chef de l’État Pierre Nkurunziza et le directeur général de l’OMS, selon des sources diplomatiques et administratives.
La campagne pour les élections présidentielle, législatives, et municipales du 20 mai au Burundi a eu lieux avec des rassemblements géants malgré les risques de contamination.
Avec ces expulsions des experts de l’OMS, à quelques jours des élections présidentielle et législatives, le gouvernement burundais a déclenché des réactions indignées des autorités sanitaires africaines.
« En ce que qui concerne la situation au Burundi, je la qualifierais de malencontreuse », a déclaré John Nkengasong, le directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine, estimant que la période appelait au contraire à une « coopération renforcée ».
« Nous avons terriblement besoin d’expertise technique sur un continent qui a un système de santé très faible et des infrastructures fragiles, et nous ne pouvons nous permettre de mettre dehors l’OMS, un solide partenaire technique », a-t-il ajouté.
L’ONU quant à elle, a dit « profondément regretter » ces expulsions.
Kibaro224.com avec TV5 Afrique
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