Les cours à travers la télévision, la radio et l’internet annoncés par le ministère de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation dans le cadre du plan de riposte contre le Covid-19, suscite beaucoup de réactions à N’Zérékoré. Et selon plusieurs acteurs de l’éducation, le pays n’est pas préparé à une telle alternative a appris sur place Kibaro224.com.

Depuis l’apparition du Coronavirus en Guinée, toutes les écoles et universités sont fermées. Pour éviter donc une année blanche, le ministère de l’Éducation nationale a décidé de reprendre les cours, mais à distance. C’est-à-dire, à travers les médias d’Etat (radio et télévision) et sur une plateforme internet. Une décision qui suscite plusieurs interrogations par rapport à sa faisabilité.

A N’Zérékoré, plusieurs élèves pensent que cela ne profitera pas à beaucoup d’entre eux.

« Les gens n’ont pas accès au courant et les cours seront dispensés à la télé dont tout le monde n’en a pas. Dans certains villages, les élèves n’ont pas de téléphone Android, la radio RTG aussi n’est pas accessible. Je pense que c’est une bonne initiative mais sa mise en œuvre sera compliquée », indique Mamady Kourouma, candidat au Baccalauréat.

En plus de ces problèmes, d’autres élèves s’inquiètent aussi du niveau de compréhension des cours à travers ces canaux.

« Certains de nos amis ne comprennent pas les cours qui se dispensent en classe à plus forte raison à distance. Comment ils vont pouvoir poser les questions ? « , s’interroge Mohamed Mara.

Les inquiétudes de ces élèves sont aussi partagées par certains enseignants. Pour Alphonse Loua, directeur d’école dans la sous-préfecture de Samoé, les élèves ne sont pas préparés à ce scénario.

« Les élèves ne sont pas préparés à ça. Tout le monde n’a pas les moyens d’acheter la télévision et peu d’élèves ont des Smartphones », a-t-il déclaré.

Mais malgré ces interrogations, le département en charge de l’éducation maintient ce programme dont le démarrage est prévu ce lundi 27 avril 2020.

Mamady 2 Camara