La région forestière est considérée comme étant l’une des zones les plus sensibles de la Guinée. La ville de N’zérékoré quant à elle, s’illustre dans des conflits polico-ethniques qui sont devenus récurrents. C’est pour renverser cette tendance que le projet d’appui aux mécanismes locaux de réconciliation et aux actions citoyennes en faveur de la consolidation de la paix a été officiellement lancé ce mercredi, 10 juillet 2019.
C’est une initiative du Mouvement des Intellectuels et Cadres Catholiques de Guinée (MICCG) avec l’appui financier d’Osiwa. La cérémonie de lancement s’est déroulée dans la salle de conférence de la Maison du Paysan en présence des autorités locales et des leaders religieux.
« L’analyse diagnostique des conflits en Guinée forestière met en évidence que les difficultés de cohabitation pacifique entre les communautés autochtones et les allogènes ont des causes multiples. Elles proviennent de nombreuses frustrations qui ont été entretenues et alimentées par les régimes successifs en Guinée faisant de la région un terreau fertile à la manipulation et à l’instrumentation politique aux conséquences désastreuses », a indiqué Emmanuel Fassou Sagno, président du Mouvement des Intellectuels et Cadres Catholiques de Guinée (MICCG) et coordinateur du projet.
Parmi donc ces frustrations, il citera entre autres les ressentiments identitaires liées aux questions d’autochtones et d’allogènes, à l’appartenance religieuse et au non respect des valeurs culturelles, aux problèmes fonciers, à l’hégémonie politique et économique, aux conflits entre éleveurs et agriculteurs, aux déviances juvéniles…
Poursuivant, il dira que dans le but d’un appui à la cohésion sociale et à la promotion de la culture de la paix, les actions de la société civile sont d’une importance capitale dans la région.
« Nous voulons assurer nos gouvernants que dans la mise en œuvre de ce projet, nous ferons de notre mieux, en étant membre de l’église et donc garant des valeurs de justice, de pardon, de réconciliation et de paix, afin que les résultats qui seront atteints puissent contribuer à une paix durable dans la région pour son développement harmonieux avitam aeternam », a-t-il conclu.
Pour sa part, Amara Kaba secrétaire général chargé des collectivités décentralisées à la préfecture, a insisté sur la nécessité de la préservation de la paix et du vivre ensemble.
« Vous pensez que notre diversité doit être source de division ? Moi je dis ‘Non! ». La diversité Humaine est divine, c’est Dieu qui a voulu que nous soyons Kpèlè, Konia, Peul, Maninka ou autres. Ce que Dieu a donné nous ses créatures, nous ne pouvons pas remettre cela en cause. Cette diversité doit être pour nous une opportunité, une richesse et non une source de division », a-t-il déclaré avant de se réjouir de l’approche choisie par ce projet. Il a enfin conseillé aux porteurs du projet, de tenir également compte des mécanismes innovants.
« Si avant, tout se résolvait de façon traditionnelle avec des pactes et autres, l’avènement des partis politiques est une nouvelle situation qu’il faut prendre en compte », a-t-il conseillé.
Dimio
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