Le décret pris le 13 juillet dernier par le chef de l’État, faisant état de l’appel d’offres pour l’attribution de titre des blocs 1 et 2 du gisement de fer de Simandou dans la préfecture de Kerouane fait des réactions notamment au sein de la classe politique guinéenne.
Ce mercredi 17 juillet 2019, invité dans une radio de la place, Dr Ousmane Kaba président du PADES a exprimé son désaccord par rapport à ce décret. Pour lui, le moment est mal choisi pour un tel projet. « Pourquoi on le fait en catimini à la fin d’un second et dernier mandat présidentiel ? », s’interroge-t-il.
Selon lui, les investisseurs doivent faire attention en attendant « le nouveau Président de la République qui sera élu en 2020. C’est ça qui me semble plus judicieux. ».
Poursuivant, le président du PADES est revenu sur l’acquisition du projet Simandou par Rio Tinto.
«En 2011-2012, j’avais participé à la première négociation sur Simandou avec Rio Tinto. Pour ceux qui se souviennent, j’avais été le seul à dire qu’en réalité, Rio Tinto ne va pas continuer avec le projet. C’est une raison relativement simple et technique. À l’époque, vous le savez que Rio Tinto fait partie des trois grandes entreprises de fer dans le monde en compagnie de Valé et BHP Billiton, ces entreprises faisaient 75% déjà. Le reliquat des 25% c’était une multitude de petites entreprises, à l’époque j’avais également fait l’analyse économique que nous faisons en micro-économie sur l’état d’un marché. Lorsque les 100 millions de Simandou devaient se verser sur le marché qui avait 1 milliard, ce qui fait 10% du marché, les prix allaient baisser et Rio Tinto allait perdre de l’argent. Au lieu de perdre beaucoup d’argent Rio Tinto a préféré faire certaines dépenses de 50 millions, 100 millions de dollars par an au lieu de perdre 250, 500 ou 1 milliard par an. C’est-à-dire, faire semblant de produire et ne pas faire le projet, c’est ce qu’on appelle gelé les matières premières. Rio Tinto n’avait aucune raison de faire le projet Simandou», a rappelé Dr Ousmane Kaba.
À noter qu’il y’a quelques jours, c’est le président de l’UFR Sidya Touré qui, dans un tweet, a demandé au gouvernement de ne pas brader Simandou.
Abdoulaye Ben Kaba
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