Selon un rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), le continent pourrait déplorer 300.000 victimes si les mesures sanitaires et la protection mises en place ne sont pas suffisantes.

La Commission économique pour l’Afrique (CEA), dans un nouveau rapport sur la pandémie de coronavirus, affirme que plus de 300.000 Africains pourraient perdre la vie à cause de Covid-19. Ceci alors que la pandémie continue à avoir un impact sur les économies en difficulté du continent, dont la croissance devrait ralentir de 3,2 à 1,8 % dans le meilleur des cas, poussant près de 27 millions de personnes dans l’extrême pauvreté.

Le rapport, qui a été lancé virtuellement le vendredi 17 avril, intitulé “Covid-19 : protéger la vie et l’économie des Africains”, indique que les fragiles systèmes de santé africains pourraient se voir imposer des coûts supplémentaires en raison de la crise croissante qui a jusqu’à présent provoqué l’infection de plus de 20 000 Africains et fait plus de 1 000 victimes, à ce jour.

“Pour protéger et construire la prospérité partagée du continent, 100 milliards de dollars sont nécessaires pour fournir d’urgence et immédiatement un espace fiscal à tous les pays afin de répondre aux besoins immédiats des populations en matière de filet de sécurité”, rappelle Vera Songwe, sous-secrétaire générale des Nations unies et secrétaire exécutive de la CEA.

Continent hautement exposé

L’Afrique, note Mme Songwe, est particulièrement vulnérable, car 56 % de sa population urbaine est concentrée dans des bidonvilles ou des habitations informelles, et seulement 34 % des ménages africains ont accès à des installations de base pour se laver les mains.

Les PME africaines risquent de fermer complètement si elles ne bénéficient pas d’un soutien immédiat

Le rapport note que les petites et moyennes entreprises africaines risquent de fermer complètement si elles ne bénéficient pas d’un soutien immédiat. En outre, le prix du pétrole, qui représente 40 % des exportations africaines, a diminué de moitié en valeur, et les principales exportations africaines, comme les textiles et les fleurs fraîchement coupées, se sont effondrées. Le tourisme, qui représente jusqu’à 38 % du PIB de certains pays africains, a effectivement cessé, tout comme l’industrie aérienne qui le soutient.

En ce qui concerne les partenariats, le rapport souligne que les économies africaines sont interconnectées ; la réponse à la crise “doit nous rassembler en tant qu’unité”.